Après nous avoir livré son analyse quant à l'ascension de N.Tournat et R.Lagarde, le directeur du centre de formation Grégory Cojean nous évoque aujourd'hui les caractéristiques de l'équipe réserve, et la politique de formation du HBC Nantes. Extraits choisis :
Bonjour Greg', dans un premier temps, peux-tu nous présenter l'équipe réserve 17-18 et ses caractéristiques ?
Une équipe réserve doit majoritairement être composé de joueurs de moins de 22 ans. Nous concernant, excepté un joueur de 23 ans, il s'agit d'une équipe jeune, voire très jeune (moyenne d'âge : env. 19 ans) cette année. J'ai à ma disposition une équipe composée de 16-17 joueurs: 10 joueurs du centre de formation, auxquels s'ajoutent d'autres joueurs issus du club. Cette année, nous avons également la particularité de compter dans nos rangs un jeune espagnol qui suit un programme Erasmus en parallèle.
À la mi-saison, quel bilan dresses-tu de ton équipe ?
On arrive au bout de la phase aller. Pour l'instant, tout se passe très bien sportivement. Hormis une défaite d'un but à l'extérieur, nous avons remporté tous nos matchs et figurons en tête du groupe. On doit malheureusement aujourd'hui composer avec les blessures longue durée d'Edson Imare (cheville) et Lucas Petraud (malléole). On a également les blessés de l'équipe pro qui influent sur notre effectif: les joueurs les plus aptes à jouer avec les pros montent avec Thierry Anti lorsqu'il faut pallier certaines blessures. Cela vient forcément modifier l'équilibre du groupe et le rajeunir, mais c'est le jeu du centre de formation, qui se doit d'être le réservoir de l'équipe première.
Justement, quel regard portes-tu sur les apparitions de tes jeunes avec les pros en 1ère partie de saison ?
Ce n'est pas toujours évident pour eux de performer. Ils ont souvent très peu de temps de jeu, rentrent plutôt en fin de match lorsque celui-ci est quasiment déjà acté. C'est donc délicat pour eux de tirer leur épingle du jeu. Le but du jeu est qu'ils soient efficaces sur le peu de temps de jeu attribué, et rassurants pour Thierry Anti. J'essaye toujours de leur expliquer cela: même si le temps de jeu est limité, ils doivent prouver et s'engager avec le maximum d'envie, saisir leur chance, pour peut-être marquer les esprits. Ce n'est pas toujours le cas, mais cela fait partie du jeu.
Vous êtes sur la bonne voie pour remonter en N1...
Nous ne sommes qu'à mi-saison, il y a encore beaucoup de boulot pour atteindre cet objectif. Aujourd'hui, avec les pépins physiques que nous avons, l'équipe doit s'adapter au niveau du jeu, mais aussi dans la redistribution des rôles et des responsabilités de chacun, pour atteindre cet objectif de remontée en N1. La montée en N1 correspond à notre volonté d'accueillir les meilleurs profils français. Si on monte en N1 nous comptons également renforcer notre effectif avec des joueurs de très bonne facture.
Peux-tu nous résumer une journée-type d'un jeune joueur du centre ?
Un joueur du centre de formation du HBC Nantes a l'obligation d'être scolarisé. Tous font des études dans des cursus différents (facultés, BTS, BP JEPS...). Nous avons aujourd'hui créer des partenariats avec tous les établissements dans lesquels nos jeunes sont scolarisés, cela leur permet également dans certains cas d'avoir quelques aménagements d'horaires mais également de tisser du lien avec les responsables d'études pour avoir un suivi pédagogique approfondi. Journée d'étude, musculation, entraînement, soins...
La journée-type d'un gamin du centre de formation est très dense. Un rythme auquel il faut ajouter des suivis nutritionnels et psychologiques de manière régulière. Un emploi du temps chargé donc, mais nous veillons à intégrer des plages de récupération et des moments de repos qui sont tout aussi importants pour les jeunes de cet âge là.
Pour finir, comment définirais-tu une formation aboutie ?
Si je généralise un petit peu, un jeune passe 3 ans au sein du centre de formation. Une première année exclusivement avec moi, la seconde jongle souvent à 50 % entre l'équipe réserve et les pros, et le joueur est quasiment à 100% avec l'équipe 1 lors de sa dernière année. La formation idéale est d'arriver à la fin du cursus en signant pro à l'issue de 3ème année de centre, et d’obtenir parallèlement son diplôme. Il faut bien sûr intégrer le fait que chaque profil est différent, qu'on fait du cas par cas, mais l'objectif reste le même : amener le joueur le plus haut possible sportivement avec le HBC Nantes, ainsi qu'au sein de sa formation pédagogique.
C'est tout le mal qu'on leur souhaite ? Merci Greg' !